La Guinée est aujourd’hui confrontée à l’un des contentieux miniers les plus lourds de son histoire. La société Axis Minerals réclame près de 30 milliards de dollars à l’État guinéen, à la suite du retrait de son permis d’exploitation de la bauxite.
À l’origine de ce différend, une décision prise en mai 2025 par les autorités guinéennes, qui ont procédé à l’annulation de plus d’une centaine de titres miniers. Cette opération d’envergure s’inscrivait dans une démarche de réorganisation et de reprise en main du secteur extractif.
Implantée en Guinée depuis plus de dix ans, Axis Minerals a vu son permis d’exploitation retiré lors de cette vague de sanctions, une mesure annoncée publiquement à la télévision nationale. Peu après, l’entreprise a été contrainte de suspendre ses activités sur son site de Boffa, à l’ouest du pays. Ses comptes bancaires ont également été gelés par la Banque centrale guinéenne.
Des décisions que la société conteste vigoureusement. Axis Minerals affirme que ses droits contractuels ont été violés et que les engagements pris par l’État n’ont pas été respectés. Elle assure par ailleurs être restée sans réponse du ministère des Mines, malgré plusieurs tentatives de dialogue.
Selon des médias internationaux, la maison mère Axis International, établie aux Émirats arabes unis et dirigée par l’homme d’affaires indien Pankaj Oswal, a choisi de porter le litige sur la scène judiciaire internationale. Après une première action devant un tribunal à New York, le groupe a saisi le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (Cirdi), rattaché à la Banque mondiale.
Axis Minerals rappelle avoir obtenu son permis en 2018, après plusieurs années de recherches, et affirme avoir produit jusqu’à 18 millions de tonnes de bauxite en 2024, ce qui la placerait parmi les acteurs majeurs du secteur en Guinée. Une version que les autorités guinéennes réfutent, estimant que le site était insuffisamment exploité et loin de son plein potentiel.
S’appuyant sur le traité bilatéral de protection des investissements entre la Guinée et les Émirats arabes unis, la société évalue son préjudice à environ 29 milliards de dollars. Un montant exceptionnel, qui classe cette procédure parmi les plus importantes jamais soumises au Cirdi.
Djamila Kambou
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