L’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN) a mené une vaste opération de contrôle contre la pêche illégale dans plusieurs aires marines protégées du pays. Cette opération a conduit à l’interpellation de plusieurs jeunes pêcheurs gabonais ainsi qu’à la saisie de 23 moteurs hors-bord utilisés pour des activités de pêche dans des zones strictement interdites.
Menée lors d’un contrôle inopiné, l’opération a permis aux éco-gardes de surprendre plusieurs pirogues en pleine activité de pêche artisanale au cœur d’aires marines placées sous protection intégrale. Les produits de cette pêche étaient destinés pour l’essentiel au marché de Libreville en violation flagrante de la réglementation en vigueur.
Les infractions ont notamment été constatées autour de l’île de Loango et dans le parc national de Pongara deux sites emblématiques reconnus pour leur forte valeur écologique. Ces espaces abritent une biodiversité fragile qui comprend des espèces halieutiques, des tortues marines ainsi que d’autres organismes menacés par la surpêche et les pratiques non réglementées.
Si les autorités défendent la fermeté de l’opération, celle-ci suscite toutefois l’incompréhension et la colère de certains pêcheurs concernés. « Ils ont saisi 23 moteurs de pirogues. Sans moteurs, on fait comment pour s’en sortir ? Pour moi, c’est compliqué », témoigne Emmanuel, l’un des trois jeunes pêcheurs sanctionnés.
De son côté, Jean-Pierre Makaya, secrétaire général de la Fédération gabonaise de la pêche artisanale (FGPA), dénonce une pression accrue exercée sur les petits pêcheurs. Il estime que les chalutiers étrangers notamment européens et asiatiques seraient moins rigoureusement contrôlés et appelle à une application plus équitable de la réglementation.
Pour l’ANPN, cette opération s’inscrit dans une stratégie globale de lutte contre la pêche illégale qui vise à protéger la biodiversité marine tout en préservant durablement les moyens de subsistance des communautés côtières respectueuses de la loi.
L’agence rappelle que toute activité de pêche y compris artisanale, est formellement interdite dans ces zones afin de favoriser la régénération des ressources halieutiques. Outre la confiscation des filets, les agents ont procédé à la saisie des moteurs hors-bord à titre conservatoire dans l’attente d’éventuelles sanctions administratives ou pénales prévues par la législation en vigueur.
Engagé depuis plusieurs années dans une politique ambitieuse de protection de ses écosystèmes marins, le Gabon s’appuie sur un réseau d’aires marines protégées couvrant une part importante de son littoral. Toutefois, la pression démographique, le chômage des jeunes et la demande croissante en produits halieutiques demeurent des défis pour la gouvernance et le contrôle du secteur.
Yolande Bazié
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